La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, donne une conférence de presse au siège de l’UE à Bruxelles, le 29 janvier 2025. SIMON WOHLFAHRT / AFP « Boussole de la compétitivité. » L’expression n’a eu de cesse d’être répétée par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, mercredi 29 janvier. C’est cette « boussole (…), en quelque sorte une traduction du rapport Draghi »,qui doit permettre aux Vingt-Sept de « rattraper [son] retard en matière d’innovation », d’établir une « feuille de route conjointe pour la décarbonation et la compétitivité », ainsi que de « réduire la dépendance et renforcer la résilience et la sécurité économique » alors que « l’Europe est toujours à la traîne par rapport aux Etats-Unis et à la Chine en matière de croissance et de productivité », a-t-elle défendu.La publication de cette « boussole de compétitivité », après une présidence de la Commission européenne marquée durant le dernier mandat par l’accent mis sur l’environnement, intervient sous la pression des annonces tonitruantes de Donald Trump en matière de protectionnisme ou d’investissements géants dans l’intelligence artificielle.Champions du numérique, les Etats-Unis mais aussi la Chine ont creusé un fossé béant avec une Europe enlisée dans la stagnation. L’Union européenne entend revenir dans la course en appliquant les recommandations formulées l’an dernier par les anciens chefs de gouvernement italiens Enrico Letta et Mario Draghi dans deux rapports très médiatisés. De premières annonces concrètes sur l’allégement du fardeau administratif des entreprises et des aides à l’industrie propre sont attendues le 26 février.Les textes environnementaux ciblésParmi les projets énoncés, Mme von der Leyen a annoncé qu’elle voulait « relancer le moteur de l’innovation » de l’Union européenne (UE), ce qui implique des allégements réglementaires pour les entreprises, sans pour autant renoncer aux engagements environnementaux. « Je veux être très claire : l’Union européenne maintient le cap concernant les objectifs du pacte vert », a-t-elle affirmé.Les nombreux textes environnementaux votés ces dernières années sont dans le viseur des entreprises, qui multiplient les menaces de délocalisation, tandis que les écologistes craignent un détricotage des lois climatiques. Des dizaines de législations seront revues pour réduire la charge administrative, en particulier un texte emblématique sur le devoir de vigilance des entreprises envers leurs sous-traitants, un autre sur le reporting social et environnemental, ou encore le règlement Reach pour protéger la santé humaine contre les risques liés aux substances chimiques. Ursula von der Leyen « a embrassé les appels des lobbys, des néolibéraux et de l’extrême droite » et « confirme son offensive massive contre les législa