Il n’y aura probablement pas de moment DeepSeek aux États-Unis, contrairement au moment Spoutnik en 1957. La puissance américaine est-elle sur le point de connaître un moment similaire à celui du lancement du satellite soviétique Spoutnik en 1957 ? Cette question a été soulevée ces derniers jours, après le succès d’une application d’intelligence artificielle (IA) produite par une start-up chinoise, DeepSeek, qui semble remettre en question le modèle économique de ses grandes concurrentes américaines et remettre en question la suprématie technologique des États-Unis dans leur compétition avec la Chine.
En gros, DeepSeek est aussi performante que sa concurrente ChatGPT, mais avec cinquante fois moins de ressources, notamment énergétiques. De plus, elle est produite sans les puces de dernière génération dont les entreprises technologiques chinoises sont privées en raison de l’embargo américain sur les semi-conducteurs les plus avancés.
À Hangzhou, une ville de plus de huit millions d’habitants sur la côte est de la Chine, où se trouvent de nombreuses entreprises technologiques, les employés de DeepSeek ont quitté leurs modestes bureaux pour les vacances du Nouvel An chinois, à mille lieues du choc qui a secoué Wall Street et la Silicon Valley, les deux piliers du capitalisme américain.
À Wall Street, les actions des fabricants de semi-conducteurs, des géants du numérique et des entreprises énergétiques du futur ont fortement chuté : un “carnage”, selon le Wall Street Journal. Les dirigeants de la tech ont tenté de garder leur sang-froid face à cette démonstration de prouesse technologique réalisée avec des moyens modestes. Sam Altman, le PDG d’OpenAI qui produit ChatGPT, a admis que les débuts de DeepSeek étaient “impressionnants”. Le président américain, Donald Trump, a été plus direct : il s’agit d’un “avertissement” qu’il espère être “positif”, dans la mesure où les entreprises pourraient apprendre qu’elles peuvent obtenir les mêmes résultats sans dépenser des milliards de dollars.
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